Étymologiquement, physiquement et ontologiquement, le jardin est un enclos, une entité découpée dans le territoire, individualisé et autonome ; et pourtant il n’existe que par rapport à la totalité dans laquelle il s’insère.
Il figure, d’après le paysagiste brésilien Roberto Burle Marx, « le contact essentiel de l’être avec la nature, la proposition juste entre le petit monde intérieur et l’immensité du monde extérieur afin que l’équilibre soit rétabli et la sérénité atteinte ».

Le programme est réalisé avec le client maître d’ouvrage, hors de l’habitude et des préjugés ; ses besoins y sont analysés, ses désirs mis en lumière. 
L’architecte de jardin prend connaissance du lieu pour en percevoir les qualités, se rend sur le terrain autant de fois qu’il est nécessaire, observe toutes ses spécificités, son potentiel, son mouvement.
On crée alors un jardin en tirant parti de ce qui peut être favorable comme élément de beauté, de structure, des énergies qui sont activées. On pense ce lieu aux facettes multiples et aux liens considérables. Le maître d’ouvrage et le maître d’oeuvre évoluent ensemble, guidés par la matière, terrain dont nous sommes sculpteur : sa composition, ses plantes indigènes comme signe de sa qualité, les végétaux existants, sa situation et ses liens avec l’environnement.
Le jardin prend forme. Il héberge l’imaginaire et possède le pouvoir de juxtaposer, en un seul lieu réel, plusieurs espaces reliés entre eux par un tissage sensible et subtil. 
Il laisse la liberté aux mouvements, aux évènements et à la vie de s’y déployer.